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Grande Lui à pied / Grande Lui à ski !


Cher à Emile Javelle (1ère ascension du Tour Noir), le bassin de l'A Neuvaz a effectivement quelque chose de particulier. Est-ce la sauvagerie de ces glaciers tourmentés, l'austère face nord du Dolent, la raideur des parois du Tour Noir et des Darrey ? Probablement un peu tout à la fois, mais assurément, le parcours, à pied ou a ski, des pentes soutenant la Grande Lui, sans difficultés notables et adapté à cette pratique de la montagne qui laisse la part belle à la contemplation, ajoute à cet endroit une qualité supplémentaire: celle de pouvoir jouir de l'ambiance impressionnante de la haute montagne sans se confronter aux difficultés qui y sont généralement associées. La Grande Lui: un sommet à redécouvrir, assurément. Laissons un moment les montres chronomètres et calculatrices de dénivelé et rendons à ce sommet la place qu'il mérite lorsque l'on part en montagne sans avoir l'intention de se presser.

Grande Lui à pied:

L'été, c'est un sommet parfait pour l'initiation. Une belle montée en cabane pour commencer; une cabane comme il ne s'en trouve plus beaucoup: taillée dans la pierre locale, fourneau à bois et unique dortoir à l'étage, avec les bonnes vieilles couverture comme duvets. Profitons quand il est encore temps. Le lendemain, un programme varié et riche en découvertes nous attend: le sentier qui se perd peu à peu laisse la place à un cheminement dans des dalles lissées à l'époque par le glacier. Auriez-vous pensé, depuis la cabane, que ce parcours allait si bien passer ? Mais le glacier s'approche, et c'est par un petit mur raide puis une calotte en faux plat présentant parfois quelques belles crevasses que l'on accède au pied même du sommet. Il ne reste alors qu'une centaine de mètres à parcourir, au mieux, dans des rochers instables mais fort heureusement pas trop raides. Et voilà ! Au sommet, la vue embrasse toute cette partie du massif du Mont Blanc côté suisse, une bien belle récompense.

Grande Lui à ski

Laissons de côté l'hiver, laissons de côté cette étiquette de sommet d'entrainement pour les coureurs avides de dénivelé efficaces (1800m d'un seul tenant de la Fouly au sommet) et envisageons à nouveau la Grande Lui comme il est bon de le faire au printemps: en deux jours, en avril ou en mai ! Tout est alors bien agréable: la montée en cabane impose un départ matinal mais pas trop. Le sac est lourd des affaires pour le soir et le matin (depuis quelques temps il n'y a plus de gardiennage durant la saisons de ski), mais pas trop: il reste sûrement de la place dans votre sac pour un bouquin. Quel privilège de lire une après-midi entière sur la terrasse baignée de soleil, avec comme toile de fond le Dolent et l'Aiguille de l'Amône ! Un départ matinal une fois encore le deuxième jour vous assurera d'avoir assez de temps pour gagner le sommet tout en bénéficiant de quelques pauses photo car oui, le lever de soleil sur le Dolent ne laisse jamais indifférent. La dernière pente sous le sommet est en neige à cette saison, et la parcourir est un jeu d'enfant, un bon entrainement aussi pour des projets plus sérieux à l'avenir. De retour au dépôt de ski, il ne vous restera plus qu'à vous laisser glisser le long de ces belles pentes régulières et désormais légèrement ramollies par l'action du soleil radieux dont est fait cette journée magnifique. La Grande Lui aura ainsi repris toutes ses lettres de noblesses.

A pied ou à ski, dans les deux cas, une bonne Bière du Grand St Bernard vous attend sur une terrasse ou dans un pré de la Fouly. Santé et bravo !


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