Les lumières douces et chaudes du matin sur le tarmac de Marrakech me rappellent Istanbul ou Mascate. En quelques petites heures, l'avion nous a lancé comme des sacs de voyage sur le sol africain. Bienvenue au Maroc ! La route pour Azilal et Zaouiat nous attend déjà.

A Azilal, on récupère Youssef, on mange la première tajine de mouton du voyage, on achète des provisions. La suite du trajet, on la passe le nez toujours plus collé à la vitre du minibus à mesure que les reliefs de l'Atlas se profilent peu à peu.

Zaouiat Ahansal, dernière porte avant les montagnes. Stop, tout le monde descend. La route s'arrête la, on continue a pied. Les mules se chargent du gros de nos affaires et je porte les quelques fruits achetés a Azilal: précieux butin de vitamines C pour les deux semaines a venir. A Taghia, il n'y a rien parait-il.

Deux grosses heures de marche à observer les parois qui peu a peu se dévoilent, à évoquer les projets avec enthousiasme.

On arrive a Taghia le nuit tombée. La suite, nul besoin de la raconter car il faut venir la découvrir. Il faut venir ici, pour s'adonner à sa passion sur un rocher ocre typique et s'interroger sur les différences des cultures. Taghia, c'est un petit village à la fois paradisiaque et difficile, construit devant des sources d'eau si improbables, jaillissant du pied de l'imposant Oujdad. Taghia, ce sont avant tout des couleurs, des lumières, des gens. Une forme de dépaysement, c'est certain.

L'escalade est toujours un bon prétexte. Vous avez le niveau 6b en second et envie de venir voir cet endroit ? Je vous organise avec grand plaisir une découverte de ces rochers du Haut-Altas marocain: il y a la-bas de fort belles longueurs, que l'on couplera obligatoirement avec des rencontres, des marches, des attentes, des négociations au souk de Zaouiat ou d'Azilal. Car il n'y a pas que l'escalade dans la vie ! Même si, dans ce coin de montagnes entaillées de profonds canyons, cette dernière se trouve être d'une rare et grande qualité.