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Un Breithorn à découvrir, celui de Lauterbrunnen

"Breithorn" évoque pour beaucoup de monde ce sommet à deux facettes, qui domine Zermatt. Une première facette qui rime souvent avec "premier 4000m" ou "facile" et qui attire bon nombre de dilettantes avides de vivre sans grands efforts le passage de cette altitude fatidique. La deuxième facette de ce Breithorn se mérite déjà plus, avec sa traversée, coupée ou non en deux, mais bien plus encore le long des itinéraires de son versant nord.

Mais des Breithorn, dans les Alpes il y en a plein, et la notoriété du Zermattois fait de l'ombre à tous les autres. Pourtant, comme leur nom l'indique, large est leur profil, tout autant que l'intérêt qu'ils méritent.

S'il y en a un qui mérite particulièrement une visite, c'est bel et bien celui de Lauterbrunnen. Discret, il gagne à être connu. Celui qui aura un jour identifié sa présence ne résistera pas longtemps à l'envie de le gravir. Sa coupole neigeuse sommitale, son profil vu de l'ouest à la fois penché et élancé, présage d'une course esthétique. Son édifice bien campé sur ses assises vu du nord assure une course de grande envergure et de caractère sauvage pour qui partira de la cabane Schmadri.

Son arête ouest, la plus accessible, se combine bien avec un voyage entre deux contrées contiguës mais de style si différent: l'Oberland Bernois et le Haut Valais. Tel est aussi le plaisir de l'alpinisme, passer en quelques heures de marche d'un monde à l'autre: celui des verts pâturages et des chalets bien rangés vers celui de la sécheresse, du soleil et des myrtilles au bord du chemin. Entre deux, le Lauterbrunner Breithorn, le pivot de ce passage. Pour l'arête ouest, on partira de la cabane Mutthorn, elle même sise au cœur d'un décors glaciaire qui se mérite, au prix de longues heures de marche depuis Stechelberg, Kandersteg ou Griesalp. Avoir deux jours pour y monter donne à l'entreprise un caractère épicurien, où l'on se réjouira de gravir au passage la Gamchilücke et le Mutthorn sans la pression de devoir arriver à l'heure pour le souper. C'est alors des plus motivés que l'on entendra le réveil sonner tôt le matin pour partir vers ce si désiré Breithorn. L'arête ouest, sans être très difficile, est longue et demande de la concentration. La descente sur Fafleralp achèvera ce petit voyage loin des cohortes d'alpinistes attirés par les sommets populaires. Cette première visite ne pourra que nous inciter à pousser l'exploration plus loin sur l'arête Est ou bien entendu sur le versant Nord de ce sommet qui a beaucoup à nous faire découvrir. En face, un autre Breithorn donne la réplique: celui du Lötschental, que l'on abordera par la Baltschiederklause et son arête "Blanchet", ou d'Oberaletsch, au printemps, avec comme promesse une descente à ski en neige décaillée comme on aime dans le rectiligne Gredetschtal. La liste des choses à faire, décidément, s'élargit sans cesse, au gré des découvertes qui se succèdent...


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